Hier [le 13 novembre 2010] à Lyon, les verts sont morts, pour que puisse naître Europe-Ecologie les Verts. Le nouveau grand mouvement représentant l'écologie politique a réussi son premier pari : exister, et son second pari : réunir près de 2000 militants pour ses assises fondatrices.
(photo Guilhem Latrubesse, François Alfonsi)
(photo Guilhem Latrubesse, François Alfonsi)
Troisième pari tenu également : pas une fausse note n'a entaché le formidable unanimisme de cette fondation où, des orateurs nombreux aux militants, tout le monde se plaisait à se trouver si beau dans le miroir et plus beau et meilleur que tous les autres.
Tous les ténors de l'écologie politique étaient là : de Daniel Cohn-Bendit - qui a quasiment fait ses adieux à la scène -à Eva Joly - qui se voit et que presque tous voient comme celle qui portera les couleurs d'EEV aux élections présidentielles de 2012. Sans oublier Cécile Duflot, brillante et émue lors de son intervention en milieu d'après-midi, Dominique Voynet, Noël Mamère, animateur de ces Assises et Yves Cochet - qui aimerait bien disputer l'investiture à l'ancienne magistrate mais dont la prise de parole avait été très peu loyalement rejetée en toute fin d'après-midi. Sans oublier non plus José Bové et même Antoine Waechter dont seul les Alsaciens se rappellent encore de l'existence comme écologiste politique. Et puis, et puis surtout la star des stars, le rallié de la dernière heure, le seul qui n'a pas assisté à tous les travaux mais qui est le chouchou des médias, Nicolas Hulot, débarquant halé vers 17h30 au centre des congrès.
Durant cette demi-journée au fil de toutes les interventions, on n'a pas lésiné sur l'auto satisfaction et sur les hautes ambitions. Le parti qui naissait va réinventer la politique, la rapprocher des citoyens, porter haut les valeurs de l'éthique et de la probité. Les quelques militants Modem ou ex Modem qui étaient dans la salle ont dû croire entendre du Bayrou version 2008 sans Bayrou et, évidemment, l'écologie en plus.
L'ancienne juge d'instruction a fixé un quadruple rôle à ce nouveau parti : « l'intelligence, l'audace, la conviction l'ouverture ». Daniel Cohn-Bendit - débutant son intervention avec Tocqueville et la terminant avec Mao-Tsé-Toung !- développa son discours bien rodé sur une certaine relativité de l'opposition droite gauche et surtout enjoignit ses « camarades » de ne pas oublier que « l'idée de rassemblement va toujours avec celui d'ouverture » et précisa « Si nous voulons battre Nicolas Sarkozy et la droite il nous faut être capable de rassembler au-delà de la gauche ».
Avant Nicolas Hulot et ses propos toujours un peu lénifiant « à l'avenir ne soyez pas une vulgaire offre politique supplémentaire » lança-t-il à ses nouveaux amis- la secrétaire des Verts dissous, Cécile Duflot, fit sans doute le plus fort et le plus politique des discours de cette demi-journée. Se félicitant de ce rassemblement - « il n'y a plus à partir de maintenant des Verts et des non Verts, je m'en porte garant »- elle rappela que cette création n'était que l'aboutissement d'une longue histoire. Tout cela pour « être ceux qui remettent l'égalité au cœur de la République ». Europe Ecologie les Verts - nom choisi par 53,19 % des 2228 votants- a l'ambition affichée de devenir majoritaire à gauche mais hier s'est abstenue d'agresser ses partenaires.
Le Progrès par Michel Rivet-Paturel
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