mercredi 27 février 2013

Stéphane Hessel, auteur de l'essai "Indignez-vous !", est mort


Stephane Hessel - Convention Europe Ecologie par EuropeEcologie

Stéphane Hessel est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 95 ans. Homme de gauche, il a été diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et militant politique français. Son manifeste "Indignez-vous !" paru en 2010 a connu un énorme succès international et été vendu à quatre millions d'exemplaires et traduit en 34 langues.

dimanche 24 février 2013

Hier à Lahitte


Il y a dissonance cognitive lorsque les faits, la réalité sont en contradiction avec les croyances d’un individu. Cela crée alors un inconfort psychologique qu’il cherche à réduire. Léon Festinger (« La dissonance cognitive » 1957 ) étudie un groupe sectaire apocalyptique dont le gourou avait prédit la fin du monde. Lorsque les prédictions se trouvèrent démenties par les faits, les fidèles, au lieu de se détourner de leur gourou, renforcèrent leur croyance et les liens qui les unissaient. Les fidèles s’étaient tant investis dans leur croyance, qu’il était trop difficile pour eux d’en changer.


La dissonance cognitive est un processus psychique

Lorsque les croyances sont profondément ancrées, la plupart d’entre nous visent à les conserver intactes face à une réalité dérangeante. Nous mettons en place des processus psychologiques inconscients. Nous minimisons et oublions ce qui nous dérange, ou détournons notre attention, ou bien nous transformons et réinterprétons le réel de sorte que nos croyances restent intactes.

Dissonance cognitive, le mode d’emploi 


Les croyances collectivement partagées sont prises pour des vérités indiscutables par tous, donc elles sont indiscutées. Même lorsque les faits démentent ces croyances, il vous faudra beaucoup de courage, d’abnégation et de détermination pour vous faire entendre et vous faire comprendre, surtout lorsque ces croyances infondées sont universellement partagées dans une communauté.
Affronter de face ces croyances est plutôt risqué voire contreproductif. Il faut éviter de provoquer le phénomène de dissonance cognitive chez votre interlocuteur. Instaurer un dialogue qui puisse déclencher un questionnement puis une prise de conscience semble à priori la meilleure solution, à condition de faire preuve de patience. C’est un combat de longue haleine.

jeudi 21 février 2013

Auch Territoire en Transition avec Benoît Thévard

Le Maire d'Auch Franck Montaugé introduit la Conférence de Benoît Thévard

Trois constats 
Il y aura de moins en moins de pétrole sur le marché international et les énergies alternatives ne pourront pas compenser le déclin de la production. Le fonctionnement de notre société est dépendant d’une croissance économique et matérielle qui ne peut se faire sans augmenter globalement la consommation d’énergie. Le délai qu’il nous reste pour agir est extrêmement court, au regard des efforts qu’il faut réaliser pour changer de paradigme et sortir de l’ère du pétrole. Il n’y a donc plus de doute sur le fait que nous allons subir un changement profond, dont nous ne maîtrisons aujourd’hui, ni l’ampleur, ni les conséquences. 

QUE FAIRE ? 
- Sensibiliser la population sur le pic pétrolier. Aujourd’hui les changements climatiques font l’objet, à juste titre, d’une grande médiatisation. Mais il est important que la population prenne également conscience que les problèmes concernant le pétrole n'interviendront pas dans 40 ans, mais beaucoup plus tôt. 
- Faire l’état des lieux de notre dépendance au pétrole pour prendre conscience de la vulnérabilité de l’organisation de notre société.
- Anticiper la crise énergétique et nous préparer individuellement et collectivement à changer de paradigme. C’est là qu’intervient la notion de résilience car c’est la capacité d’un système (écosystème, famille, commune …) à subir un choc ou un changement perturbant, à s’y adapter et à se réorganiser tout en conservant ses fonctions principales et son identité. Pour préserver les fonctions principales d’une communauté humaines, il convient donc d’assurer en toutes circonstances les besoins vitaux des citoyens. 

Quelques exemples de notre dépendance concernant ces besoins : 

- Alimentation : Les méthodes agricoles, l’industrie agro-alimentaire et la logistique de distribution sont fortement dépendantes des énergies fossiles (exemple pénurie d’essence 2010). D'ailleurs, nous observons aujourd’hui une forte corrélation entre le prix de l’alimentation et celui de l’énergie. 

- Santé : La médecine conventionnelle en France exige toujours plus de transports individuels vers les centres spécialisés, des médicaments fabriqués avec des dérivés du pétrole, des matériels en plastique jetables et stériles comme les seringues ou les tubes de dialyse (exemple : pénuries lors du choc pétrolier de 73). 

- Bâtiment : La fabrication des matériaux de construction et d’isolation diffusés actuellement, comme le béton et la laine de verre, nécessite une très grande quantité d’énergie. Combien coûteront-ils ? Puisque nous aurons moins de ressources et d’énergie à l’avenir, il faut absolument s’assurer qu’elles seront affectées aux besoins essentiels. 

COMMENT ? 
3 niveaux d’action 

1/ Initiative citoyenne des villes en transition : Ce modèle est né en Angleterre en 2005. L'objectif est de sensibiliser les populations et d’engager une transition vers plus de résilience locale. Le réseau compte aujourd’hui plus de 350 initiatives à travers le monde dont une vingtaine en France. L’implication citoyenne est fondamentale s’il s’agit de changer les modes de vie. C’est pourquoi la prise de conscience par la population des défis qu’il faut relever semble indispensable, ainsi que sa participation dans les choix d’orientation de la communauté. Il s’agit d’une logique de bottom-up (du bas vers le haut). Cependant, ce niveau d’action manque d’une vision globale des acteurs et de l’organisation du territoire. Il ne dispose pas non plus des leviers administratifs et financiers pour faire évoluer le tissu économique et les réseaux techniques comme l’eau, l’énergie et les transports. 

2/ Niveau politique local (agglomération, communauté de communes) : Avant de savoir où l’on va, il faut savoir où l’on est. Je propose d’évaluer la résilience des territoires (par un bilan résilience par exemple), c'est-à-dire sa capacité à subir le choc énergétique du pic pétrolier et à se réorganiser en fonction de ce changement. Avec l’équipe Résalience, nous avons mis en place cette méthode d’évaluation. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur la pyramide de Maslow et avons déterminé les besoins suivants : 3 besoins primaires : Alimentation, santé et habitat. 3 besoins fonctionnels : l’économie, l’énergie et le transport. Les besoins fonctionnels sont nécessaires pour apporter la réponse aux besoins primaires. Cette évaluation n’est pas un but en soi, elle est un outil d’aide à la décision. Elle devra donc conduire à l’élaboration d’un plan d’actions de court, moyen et long termes. Dans cette perspective de changements, les critères de la résilience semblent vraiment adaptés pour guider la stratégie de réorganisation. Nombre de mises en oeuvre seront simplement liées aux changements des pratiques quotidiennes et à la gestion du territoire (jardins partagé, ateliers de partages de savoirs, achats groupés, monnaies locales…) Pour les actions faisant appel à des investissements financiers importants (smart grid, création d’activités …), il faudra utiliser des outils de financements existant comme le partenariat public-privé, ou en créer de nouveau si besoin. Ceci devra être pensé dans une logique d’économie sociale et solidaire pour être durable. La relocalisation des activités indispensables à la population permet, en outre, de dynamiser et diversifier l’activité économique locale tout en créant des emplois durables. En effet, puisqu’il s’agit de répondre à des besoins immuables, les emplois sont théoriquement immuables également. 

3/ Niveaux politiques national et européen : Pour être durable, la réorganisation locale ne pourra être ni standardisée, ni imposée. Les ressources de chaque territoire étant différentes, il serait inefficace d’imposer les mêmes outils à tout le monde. Il faut donner aux collectivités locales des objectifs de résultats tout en laissant une grande liberté de moyens. L'Etat devra faciliter cette prise d’autonomie par des incitations et des ajustements réglementaires et fiscaux. L’idée d’une taxe carbone dont l’augmentation serait planifiée me semble très pertinente pour contraindre au changement des pratiques. Mais sans la mise en place d’alternatives locales, nous risquons de mettre en grande difficulté les citoyens les plus modestes.

CONCLUSION 
L’énergie sera de plus en plus rare et de plus en plus chère. Il existe des solutions à mettre en œuvre pour préparer les populations aux changements qui s’annoncent. Aux élu(e)s et aux éco-citoyen(ne)s de s’en saisir pour construire un programme à la hauteur de ce véritable enjeu de société.

Dans la perspective sombre de ce qui nous attend, nous continuons à jouer l’autruche : les peuples ont désormais besoin de temps de cerveau disponible. D’ores et déjà, il conviendrait de limiter l’usage des voitures en incitant massivement au co-voiturage, en développant un plan fibre d’envergure favorisant le télétravail, en rouvrant les voies ferrées que nous avons fermées. Il faudrait, sans doute, taxer violemment l’utilisation des véhicules les plus polluants et les véhicules de loisirs afin de dissuader de leur usage, obliger les constructeurs à équiper les véhicules de kits spécifiques. Le plus vite possible, l’Europe devrait massivement investir dans le ferroutage, financer l’isolation des bâtiments et des logements. En matière énergétique, nous devrions lancer un plan de reboisement massif en privilégiant les haies et les essences à croissance rapide. Et face au risque de pénurie alimentaire, aurions-nous d’autres choix que de refaire nos potagers et de replanter des fruitiers ?

Tôt ou tard, nous allons entrer dans une économie de rationnement - dans le meilleur des cas - et nous n’y sommes pas près. Que deviendront nos démocraties ? Le choc risque d’être d’une violence inouïe pour nos sociétés et ce sont les plus faibles d’entre nous - et tout d’abord les populations des pays émergents - qui risquent d’en subir toutes les conséquences.

Autres éclairages
  • Oil Man, un blog recommandé chaudement 

dimanche 17 février 2013

Christian Miral pépare les 100Km de Millau au Mourtis

Christian Miral
Boutx de nuit
A Boutx
Spécial dédicace à Patrick Jimena :Le Conseil Général de la Haute Garonne vous abrite
Troglodyte
Le meilleur moyen de ne pas se servir de son véhicule ...

lundi 11 février 2013

Une approche en agriculture raisonnée

Manoir de la Queyssie afin de visiter le vignoble bergeracois 

Découverte des millèsimes au Château Court-Les-Mûts

mardi 5 février 2013

Fumer tue ! Et sans fumée c'est mieux?

Après 33 ans d'exploitation continue, l'usine d'enrichissement d'uranium Georges-Besse I est arrêtée. Une nouvelle unité, sans tour de refroidissement, a pris le relais.
Mise en service en 1979, cette unité de production a fonctionné depuis en continu, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Photo Jérôme Rey
C'est la fin d'une époque dans le ciel du Tricastin, le plus grand site nucléaire de France [...]; les immenses cheminées de l'usine d'enrichissement de l'uranium Eurodif arrêteront définitivement de fumer, conséquence de la mise hors service de l'unité de production Georges-Besse I. Fini, donc, ces panaches de vapeur d'eau liés au circuit de refroidissement, qui signalaient le Tricastin à des kilomètres à la ronde et faisaient depuis plus de trente ans partie intégrante du paysage.
Mise en service en 1979, cette unité de production - rebaptisée Georges-Besse, après le meurtre du premier président du directoire d'Eurodif par Action directe en 1988 - a fonctionné depuis en continu, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
L'usine du Tricastin a fourni le quart de l'uranium enrichi utilisé dans le monde
Elle a produit pendant toutes ces années environ 35 000 tonnes d'uranium enrichi et approvisionné plus d'un quart des centrales nucléaires de la planète.
Sa durée de vie, programmée initialement à 25 ans, aura été prolongée d'une petite décennie grâce à des opérations de maintenance et des travaux de modernisation. Mais Areva, géant du nucléaire et principal actionnaire d'Eurodif, a anticipé sur cette fermeture inéluctable en lançant dès 2003 la réflexion qui a abouti à la construction de Georges-Besse II, nouveau site qui fonctionne sans tour de refroidissement.
Même à l'arrêt définitif à partir d'aujourd'hui, l'usine historique d'Eurodif restera le théâtre d'une intense activité pendant au moins une quinzaine d'années. Car il reste à démanteler dans les règles ces installations qui contiennent des matériaux "à risques". Une phase qui débutera par l'opération "Prisme", programmée sur environ trois ans, qui consiste à récupérer un maximum de "matière" dans les tuyaux par lesquels l'uranium transitait.
Et après 2015, seront lancés les travaux de démantèlement proprement dit, auxquels travailleront sur sans doute plus d'une décennie des centaines de salariés.
C'est ainsi qu'Eurodif peut annoncer "n'avoir laissé personne sur le bord du chemin" puisque sur les quelque 900 personnes qui y travaillaient, une bonne moitié va ou a déjà rejoint Georges-Besse II, plusieurs centaines vont oeuvrer sur ce gigantesque chantier de démantèlement et toutes les autres vont soit goûter aux joies de la retraite ou être mutées sur d'autres sites.
Le ciel de Tricastin le 3 février 2013
A quelques lieues de Tricastin, Cruas Meysse
La fresque "Le verseau"
Les cheminées du site