mardi 31 août 2010

Des décisions municipales loins d'être convaincantes

Il est important de répondre point par point aux orientations de la municipalité … Le premier point (et non des moindres) est celui du cumul des mandats de notre édile : maire, Président de la communauté des Communes du Grand Auch, du Pays d’Auch ou de l’Hôpital d’Auch … Franck Montaugé a pris également le siège de conseiller général !! Au lendemain de l’université d’été du parti socialiste à la Rochelle, il est bon de rappeler qu’ici aussi nos décideurs cumulent les mandats et les fonctions au sein des exécutifs…
« Il faudra convaincre largement l'ensemble des partis de gauche. Je pense en particulier aux écologistes » dit-il.
CONVAINCRE … les écologistes !! Comme si nous avions besoin d'être convaincus. Non représentés au sein du conseil municipal (les négociations de 2008 étaient loin d’être aussi favorables en local avant les résultats des élections européennes puis régionales), nous ne pouvons accepter aujourd’hui, certaines décisions qui vont à l’encontre de nos convictions :

  1. « La forte valeur ajoutée […] l'aéronautique » alors que le secteur est plus que jamais en crise et que la région commence à penser à diversifier les pôles d’excellence notamment celui du bassin aéronautique toulousain.
  2. Le doublement de la RN 124, « ce chantier essentiel pour le développement du territoire » reste le dossier prioritaire. Or, nous n’en voulons pas car la réponse au développement d’un territoire comme le nôtre ne passe par le désenclavement routier mais par de nouveaux flux – le ferroviaire vers Agen et la multiplication des déplacements doux vers tous les grands axes …
  3. Les autres projets qui s'annoncent ? On nous parle de « construction d'un parking ». Toute la place est une nouvelle fois donné à la voiture !!!

Entre l’aéronautique et le tout routier, les orientations sont claires, le grenelle de l’environnement est mis au placard!! Nous aurions aimé entendre parler de la gestion de l’eau en régie municipale… un des enjeux essentiels des prochains mois … mais il est plus vert de nous convaincre avec l’aérodrome, avec la 2x2 voies, avec le parking au cœur de ville !!
Ces projets ne sont pas les nôtres et engagent durablement les auscitains dans la mauvaise direction sans que ces derniers aient été informés dans le programme des dernières élections municipales.

dimanche 22 août 2010

Les Universités d'été plébiscitent Eva Joly


Le pacte entre les dirigeants écologistes n'est pas totalement écrit, mais les contours se dessinent. Lors de la plénière finale des Journées d'été écologistes, Eva Joly et Cécile Duflot se sont affichées ensemble devant les objectifs des photographes, avant de monter à la tribune pour clore les journées d'été. Longuement applaudies par les militants, elles affichent ainsi leur unité.
L'ancienne magistrate a donné des gages en faisant discours axé sur le social et les thématiques chères à la ligne des militants Verts. Elle a plaidé pour "une meilleure répartition des richesses" "sans attendre le retour de la croissance".

Mais elle s'est également faite ovationner en se plaçant sur un terrain personnel : "Vous vous demandez peut-être comment une femme avec une voix faible et un accent étranger peut porter le projet écologiste ? Des accents, nous sommes nombreux à en porter, il y a celui de Marseille, de Béthune, de Strasbourg, celui des Roms. Et je les représente tous un peu..".

A son tour, Cécile Duflot égrène les rendez-vous sociaux de la rentrée. Et les succès à venir pour les écologistes. En évoquant Eva Joly, elle fait référence aux périodes de disette électorale qu'ont connu les militants Verts. Et précise : "Je m'exprime probablement pour la dernière fois comme la secrétaire nationale des Verts". "Certains ont aidé à mettre le bateau à la mer, il faut maintenant traverser vers l'autre rive", dit-elle également, dans une allusion transparente à Daniel Cohn-Bendit.

Cette prestation des deux femmes est aussi une manière de s'affirmer dans le débat qui a occupé les cadres écologistes lors de ces Journées de Nantes. Et de mettre en avant un duo entre un future candidate en 2012 et une future secrétaire nationale du parti écologiste ?

Depuis deux jours, un des points qui animent les discussions entre Verts et membres d'Europe Ecologie est la structure de la direction du futur parti. Daniel Cohn-Bendit et ses partisans ont plaidé, dans les médias, pour une direction à deux têtes, qui symboliserait la "mue" harmonieuse. Et regretté que les Verts refusent de lâcher, préférant un secrétaire national unique, a priori Cécile Duflot. Pour certains Verts, cela pourrait être une forme de compensation pour d'autres concessions, notamment l'acceptation de la candidature à la présidentielle d'Eva Joly, venue de l'extérieur du parti.

DIRECTION BICÉPHALE

Officiellement, rien n'est tranché - la décision revient in fine aux militants - mais un schéma est évoqué. Il comprend un secrétaire national (a priori Cécile Duflot) et un président, qui chapeauterait un conseil politique collégial, plus des porte-parole. Le nom de l'eurodéputé Jean-Paul Besset, proche de Nicolas Hulot, circule comme candidat potentiel pour cette présidence.

Yannick Jadot, eurodéputé proche de Daniel Cohn-Bendit, évoque un schéma légèrement différent. Pour lui, il s'agit d'une direction constituée de deux postes différents dans la fonction ("l'un exécutif, l'autre politique, par exemple"), pas d'un secrétaire national unique, flanqué d'un "président d'honneur". La nuance tient peut-être au fait que le nom de M. Jadot a été évoqué par Daniel Cohn-Bendit pour diriger le parti avec Cécile Duflot.

"Ces discussions-là n'intéressent pas beaucoup les militants", relativisent certains. Surtout, contrairement aux débats enflammés chez les écologistes, elles n'empoisonnent pas l'atmosphère de Journées d'été, qui se terminent sur un bilan plutôt positif. Plus nombreux que jamais, les écologistes ont connu à Nantes un rassemblement au contenu assez riche, "bien plus large et profond qu'à Nimes l'année dernière", estime Sophie Camard, conseillère régionale PACA (...)

Le Monde par Alexandre Piquard

jeudi 19 août 2010

La rentrée des classes pour Europe Ecologie

C'est la rentrée politique de la gauche qui a lieu aujourd'hui avec l'université d'été d'Europe-Ecologie. Elle précède celles des autres partis jusqu'à la fin du mois. Chez les écologistes, la candidature d'Eva Joly à la présidentielle prend de plus en plus corps.

La voie de la candidature à la présidentielle semble se dégager pour Eva Joly à Europe-Ecologie. Alors que l'ancienne magistrate déclarait lundi que 2012 « l'intéresse », Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, semble jeter l'éponge. Dans une interview au Nouvel Observateur, elle estime n'avoir « pas les épaules suffisantes » pour se présenter à la présidentielle, et reconnaît avoir « peur » de la « tuerie » que représente cette campagne. « J'ai toujours dit ma réticence personnelle. Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça. Mais ça n'a jamais fait partie de mes plans de carrière d'être candidate en 2012 », précise-t-elle. Elle pense toutefois qu'il « faut creuser » l'idée d'un « ticket » avec Eva Joly.

La question de la présidentielle sera donc au centre des débats de l'université d'été d'Europe-Ecologie qui s'ouvre aujourd'hui à Nantes et se terminera samedi donnant le coup d'envoi de ce type de réunions des partis de gauche. Mais après des dissensions cet été notamment entre Cohn-Bendit et Jean-Vincent Placé, le numéro deux des Verts, la crise actuelle et « le palier franchi par Nicolas Sarkozy sur la sécurité nous amènent à nous concentrer sur les questions de fond et à sortir de nos histoires internes, le projet avant tout », explique Placé.

Les alliances seront également évoquées avec comme invités Pierre Moscovici (PS), Corinne Lepage (Cap21) et des représentants du PCF et du Parti de gauche, autour de Cécile Duflot et de Daniel Cohn-Bendit qui, après avoir laissé planer le doute sur sa participation, sera bien présent. « Avant de régler le problème de la présidentielle, je veux régler le problème des législatives pour qu'Europe-Ecologie obtienne un véritable groupe à l'Assemblée. Et ça, c'est pas fait parce qu'il faut faire un accord avec le PS », a lancé hier le bouillant « Dany ».

Enfin, à Nantes, comme depuis des mois, la future structure (parti-réseau, fédération ou coopérative) occupera beaucoup les débats, notamment samedi. « On doit réussir à bâtir une maison commune et arrêter de faire chambre à part » par le « dépassement réciproque » des Verts et d'Europe-Ecologie, résume l'eurodéputé Jean-Paul Besset. ça aussi, ce n'est pas encore fait…

La Dépêche du Midi par J-P Déléï

dimanche 8 août 2010

Les incendies aux portes des sites nucléaires russes

Carte des régions en état d'alerte et des sites nucléaires menacés. (© AFP null)


Missiles et munitions déplacés en catastrophe de leurs sites de stockage, zones à risque nucléaire sous haute vigilance, flous sur d’éventuelles retombées radioactives… Les incendies qui dévastent depuis deux semaines l’ouest du territoire russe ont au moins permis de (re)mettre en lumière un élément que beaucoup avaient oublié : l’opacité de la Russie. Après discussion avec de hauts responsables de la sécurité militaire et nucléaire en France, force est de constater que personne n’a la garantie à 100% que ces feux ne finiront pas en drame absolu. Pour l’heure, trois risques ont été identifiés avec des degrés d’inquiétude plus ou moins grands.

L’impact sur des sites ou des arsenaux nucléaires
«Dans le domaine nucléaire, les Russes ont quand même une très grande maîtrise de la technologie et de la sûreté, ils savent ce qu’est une mesure de prévention», affirme Michel Brière, directeur général adjoint de l’IRSN, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Vraiment ? L’accident de Tchernobyl en 1986 reste encore dans les mémoires… et surtout dans les sols. En France, toute installation nucléaire doit disposer de prescriptions précises en matière de prévention contre les risques naturels de type incendie (déboisement autour du site, équipe spécialisée sur place, etc.). «C’est très probablement le cas aussi en Russie», note Brière. Très probablement… Vendredi, 500 militaires abattaient frénétiquement la forêt autour du centre nucléaire de Sarov - à 500 kilomètres à l’est de Moscou, preuve que les mesures de prévention existantes ne sont pas optimales. «Sur ce centre-là, à la différence d’un réacteur de puissance, il n’y a pas d’énergie emmagasinée, c’est surtout un laboratoire, note Brière. Et la direction a annoncé que les matières radioactives avaient été évacuées.»

Une évacuation «très tardive», selon Jacky Bonnemains, président de l’association environnementale Robin des bois. «Cela suscite des inquiétudes sur les conditions d’évacuation et de stockage.» Et si les incendies atteignaient un site emmagasinant de l’énergie nucléaire ? «Il pourrait y avoir des pertes de confinement de certains locaux et une contamination localisée», note le responsable de l’IRSN, en se disant toutefois peu inquiet. «On surveille, on s’informe.» Avec quels moyens ? «Nos correspondants sur place, des scientifiques, mais personne qui soit dans la gestion directe de la crise.»

Quant aux armes elles-mêmes, «les Russes sont souvent inconscients, mais pas au point d’entreposer des missiles nucléaires ou classiques sous des hangars de tôle ondulée,affirme un expert militaire. Normalement, ceux-ci sont enterrés dans des silos bétonnés». Par ailleurs, la tête du missile est traditionnellement entreposée loin du dispositif d’initialisation de l’arme, ce qui limite les risques d’explosion. Au ministère de la Défense, à Paris, on se dit «attentif, mais pas stressé».

Les retombées radioactives
«Le souci, c’est la source diffuse de radioactivité en provenance des forêts et des tourbières impactées par les retombées radioactives de Tchernobyl, souligne Jacky Bonnemains. Ce sont des dépôts accumulés sur le sol, le couvert végétal, dans les couches superficielles. Avec les incendies, ils sont remis en mouvement et transportés en altitude par les cendres et les suies.» Il y a là du césium 137 et du strontium 90. Leur radioactivité décroît avec le temps, mais leur accumulation peut s’avérer «non négligeable, si elle retombe sur des cultures, par exemple», dit Robin des bois, qui demande une surveillance européenne. A l’IRSN, on se veut rassurant. «En 2002 déjà, on a vécu de gros feux dans cette zone. Nos dix stations françaises nous ont permis de mesurer une très faible contamination de l’air au-dessus de la France. Les niveaux de concentration en particules de césium sont si bas qu’ils ne peuvent engendrer une inquiétude sanitaire, même pour les intervenants sur les lieux de l’incendie», note Philippe Renaud, chef d’un labo d’expertise à l’IRSN, qui se félicite de disposer d’outils ultrafins (et très coûteux) qui prouvent là leur utilité.

La Chimie et les particules…
«Ce n’est pas tant le nucléaire qui m’inquiète que le chimique, note notre expert militaire. Ont-ils des dépôts secrets d’armes chimiques dans la zone ? Les Russes ont tellement de vieux stocks de merdes disséminés partout…» Sans compter les particules fines ou les émanations de dioxine ou de mercure que ces feux peuvent propager sur des centaines de kilomètres.


Libération par Guillaume Launay et Alexandra Schwartzbrod