Né en 2001 du regroupement des sociétés CEA-Industrie, COGEMA, Framatome ANP et FCI, Areva est aujourd'hui leader mondial de la conception et de la construction de centrales nucléaires. En 2005, ces activités représentaient 23 % du chiffre d'affaires du groupe énergétique français de 10,125 milliards d’euros.
Depuis 2003, Areva s'est distingué à travers le développement de réacteurs de 3e génération, dits EPR, ou le projet ITER de Cadarache. En 2006, le groupe d'Anne Lauvergeon a dû faire face à quelques difficultés : problèmes industriels dans la construction du 1er réacteur EPR en Finlande, mais aussi échec commercial après l'attribution par la Chine d'un contrat de plusieurs milliards de dollars pour la construction de 4 réacteurs de 3e génération, au détriment du groupe français.
Depuis 2003, Areva s'est distingué à travers le développement de réacteurs de 3e génération, dits EPR, ou le projet ITER de Cadarache. En 2006, le groupe d'Anne Lauvergeon a dû faire face à quelques difficultés : problèmes industriels dans la construction du 1er réacteur EPR en Finlande, mais aussi échec commercial après l'attribution par la Chine d'un contrat de plusieurs milliards de dollars pour la construction de 4 réacteurs de 3e génération, au détriment du groupe français.
Areva face à ses responsabilités
L’association Sherpa, en partenariat avec Médecins du Monde et la CRIIRAD, a révélé aujourd’hui la teneur d’un rapport de mission sur les conséquences sanitaires et environnementales de l’exploitation de l’uranium au Gabon et au Niger par l’entreprise Areva.
Le bilan est sévère. Sont notamment mis en évidence de graves manquements aux obligations élémentaires de l’entreprise en matière de formation et de prévention des risques propres l’exploitation des mines d’uranium. Les conséquences de ces négligences ont pour effet de générer une attente et un ressentiment très forts de la part des travailleurs à l’encontre d’Areva, notamment du fait des sérieux problèmes de santé rencontrés par nombre d’entre eux. En outre, une réelle inquiétude est également manifestée quant à l’impact écologique sur l’eau, l’air, la flore et la faune de la région. Pour Jacqueline Gaudet, présidente de l’association Mounana (association des anciens travailleurs expatriés du site de Mounana au Gabon) : « Il y trop de cancers parmi les expatriés. La COMUF (filiale d’Areva au Gabon) ne répond pas aux demandes de communication des dossiers médicaux. Nous demandons plus de transparence de la part d’Areva et la reconnaissance des maladies professionnelles par la sécurité sociale française. En outre, il est tout à fait anormal que les travailleurs gabonais soient obligés de payer pour se faire soigner ». Pour Almoustapha Alhacen, président de l’association AGHIR N’ MAN (association nigérienne de protection de l’environnement) : « Areva fait la loi au Niger et a vu d’un très mauvais oeil que notre association ait sensibilisé les travailleurs sur les risques encourus, alors que les dangers de la radioactivité n’ont pas été signifiés aux travailleurs par les sociétés minières. Alors qu’Areva a déjà exploité plus de 100 000 tonnes d’uranium au Niger, Anne Lauvergeon, malgré nos demandes, n’a jamais pris la peine de nous rencontrer ». Pour Michel Brugière, directeur général de Médecins du Monde : «L’hôpital de Mounana au Gabon est un trompe l'oeil. Non seulement le personnel n’est pas formé aux pathologies liées à la radioactivité, mais en plus le médecin de l’hôpital n’a pas pu obtenir les résultats des analyses dosimétriques. La moitié des 481 questionnaires auquel ont répondu les travailleurs révèle des troubles pulmonaires, cardiovasculaires et ophtalmologiques. Une véritable surveillance et une prise en charge sanitaire doivent être mises en place ». Pour Bruno Chareyron, responsable du laboratoire CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) : « Au Niger, comme au Gabon, AREVA doit assumer ses responsabilités et appliquer la règlementation internationale en matière de radioprotection, c’est-à-dire réduire au maximum les doses de radiation auxquelles sont soumises les populations et les travailleurs et confiner sur le long terme les déchets radioactifs. Ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Pour Jean-Pierre Getti, vice-président de Sherpa : « Il apparaît qu’Areva a commis de graves manquements aux obligations élémentaires de l’entreprise en matière de formation et de prévention des risques propres à l’exploitation des mines d’uranium. Sherpa dispose maintenant de tous les éléments nécessaires et suffisants pour soutenir toute action judiciaire décidée par ses partenaires ». Areva, anticipant les conclusions et critiques de ce rapport, a proposé, par un communiqué de presse du 16 mars 2007, la création d’un observatoire de la santé autour de ses sites miniers et une veille sanitaire. Cette initiative répond manifestement à deux des revendications de Sherpa. Toutefois elle est insuffisante eu égard aux difficultés rencontrées par la grande majorité des travailleurs concernés ou anciens travailleurs qui doivent assumer seuls les frais médicaux générés par leur activité présente ou passée à la mine. De même, convient-il d’assurer l’indemnisation des familles ayant perdu un proche. Aussi est-il indispensable d’envisager la mise en place d’un fonds permettant la prise en charge de telles dépenses. Beaucoup de questions restent en suspend concernant cet observatoire. Pour s’assurer de son efficacité, les associations sont disposées à participer à la réflexion avec Areva pour trouver des réponses concrètes et justes à l’ensemble des légitimes préoccupations des travailleurs. Pour William Bourdon, Président de Sherpa : « Areva peut-elle communiquer sur le développement durable et ne pas prendre en compte la santé des travailleurs des mines d’uranium en Afrique ? Sauf à ce que l’uranium devienne pour Areva son amiante africain ».
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