vendredi 20 novembre 2009

La main d'Henry et le drapeau français décroché



Depuis la Conférence générale de la coalition européenne des villes contre le racisme, qui se tient jusqu'à ce soir à Toulouse, Jean-Paul Makengo, adjoint en charge de la diversité et de l'égalité au Capitole réagit au décrochage du drapeau français par des supporters algériens.

Que vous inspirent les débordements qui ont suivi la rencontre Algérie-Égypte ?

Je pense que c'est une bêtise parce que quand on vit en France on a le droit de manifester sa joie parce que l'équipe de son pays d'origine a gagné un match, mais on ne peut substituer ce pays d'origine à la France.

J'avais un voisin portugais qui, lors des championnats d'Europe des nations, accrochait le drapeau portugais à sa véranda. Il le faisait chez lui et personne dans le voisinage n'y trouvait à redire. Si les Algériens ou les Français d'origine algérienne veulent accrocher le drapeau algérien à leur balcon pour supporter leur équipe, ça ne pose aucun problème. Mais il faut respecter les espaces publics.

Comment analyser vous le symbole du décochage du drapeau français et son remplacement par le drapeau algérien ?

Il y a deux choses. On peut d'abord y voir la bêtise d'un groupe de supporters qui ne doit pas être confondue avec le fait de ne pas aimer la France.

Mais nous sommes également face à des publics qui souffrent d'un déficit de fierté, et dès qu'une population stigmatisée peut exister collectivement, elle le manifeste sur la voie publique. Malheureusement ça se fait souvent par des dégradations où en s'attaquant aux symboles de la République. En général, des gens à qui la société renvoie systématiquement une image négative d'eux-mêmes finissent par exhiber leur différence comme par provocation. Mais il ne faut par faire l'amalgame entre des supporters « qui font les cons » et un repli communautariste.

Que préconiseriez-vous pour venir à bout de ces réactions paroxystiques ?

Pour que cela s'arrête, il faut que l'effort vienne des deux côtés : que ces populations intègrent qu'elles sont françaises à part entière, et que de son côté la France les considère également comme des Français. On ne peut pas leur demander de faire des efforts pour venir vers nous, si on les renvoie en permanence à leur différence.

La Dépêche du Midi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire