dimanche 25 octobre 2009

Entendez-vous la voix du peuple occitan?

Événement. Selon les défenseurs de la cause occitane, ils étaient près de 20 000, hier après-midi, dans les rues de Carcassonne, pour une manifestation pure et dure à la fois.
Cette fois, les Basques et les Bretons n'étaient pas là. Ils étaient à Bayonne où l'on défilait, aussi, pour la défense des langues régionales. Eh bien sans eux, le collectif Anem Oc a relevé le défi de rassembler plus de monde encore que lors des précédentes éditions de la marche pour la langue d'Oc. 13 000 selon la police. 20 000 selon les organisateurs. Les chiffres importent peu : le défilé qui s'étendait, en continu, du square André-Chénier jusqu'au rond-point du portail des Jacobins était impressionnant et les rangs étaient serrés. Avec un souhait commun : que ce soit la dernière fois. En effet, le message en direction du chef de l'état et de son gouvernement est censé être clair pour les organisateurs : 10 000 manifestants en 2005, 18 000 en 2007 et encore plus cette fois devraient suffire pour l'alerter. La sonnette d'alarme est tirée. Le peuple d'Occitanie a mal à sa langue et il est grand temps, selon lui, qu'une loi se porte à son secours. « Et que ce ne soit pas un pansement sur une jambe de bois ! » « Les gens réclament des médias et des écoles… et au plus haut de l'état, on ne les entend pas ! On a été patients, mais on va peut-être faire plus énergique pour se faire entendre », prévient David Grosclaude, président de l'Institut d'études occitanes. Les Occitans ont afflué hier de partout : du sud de l'Italie à l'Aquitaine, du Limousin au Val d'Aran et de Provence à l'Auvergne, avec des nuées de Calendrons (élèves des écoles occitanes) dans leur sillage.

Les voisins catalans, bien sûr, étaient là aussi, une fois de plus, pour soutenir les « cousins » d'Occitanie. Les enseignants, les artistes, les citoyens lambda, aussi, étaient là, au cœur du défilé, de cet interminable cortège où l'on comptait moitié moins de drapeaux colorés, sang et or et arborant la croix occitane, que de pieds. Procession musicale, inter générationnelle, festive, amicale et bon enfant qui a cheminé de la Bastide à la Cité. Les représentants du pouvoir politique, de l'opposition surtout, étaient là. Outre le député-maire de Carcassonne Jean-Claude Pérez, le vice-président du conseil régional Eric Andrieu et par mal d'élus locaux, la présence du député européen Verts José Bové a été remarquée. « L'Etat français a failli à sa parole en ne traduisant pas dans la loi française la charte européenne des langues régionales, c'est l'Europe des régions que l'on va construire et elle ne s'arrête pas aux frontières des états », a déclaré l'élu des Verts. L'Occitan est dans la constitution, il doit désormais rentrer dans la Loi et avoir ses médias et des moyens pour être enseigné, parlé et promu. Et là, manifestement, ça urge.

L'appel. Les Occitans exigent une loi pour la diffusion de leur langue.

La Dépêche du Midi

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