vendredi 24 janvier 2014

Ce qui est vrai du basque est vrai aussi du gascon !


Citation de Jean Jaurès* (Revue de l’enseignement primaire, 11 octobre 1911) :

« Quand j’interrogeais les enfants basques jouant sur la plage de Saint-Jean de Luz, ils avaient le plus grand plaisir à me nommer dans leur langue le ciel, la mer, le sable, les parties du corps humain, les objets familiers. Mais ils n’avaient pas la moindre idée de sa structure et, quoique plusieurs d’entre eux fussent de bons élèves de nos écoles laïques, ils n’avaient jamais songé à appliquer au langage antique et original qu’ils parlaient dès l’enfance les procédés d’analyse qu’ils sont habitués à appliquer à la langue française. C’est évidemment que leurs maîtres ne les y avaient point invités Pourquoi celà, et d’où vient ce délaissement ? Puisque ces enfants parlent deux langues, pourquoi ne pas leur apprendre à les comparer et à se rendre compte de l’une par l’autre ? Il n’y a pas de meilleur exercice pour l’esprit que ces comparaisons (…). L’esprit devient plus sensible à la beauté d’une langue par comparaison avec une autre langue, il saisit mieux le caractère propre de chacune, l’originalité de sa syntaxe, la logique intérieure qui en commande toutes les parties et qui lui assure une sorte d’unité organique. Ce qui est vrai du basque est vrai du breton. Ce serait une éducation de force et de souplesse pour les jeunes esprits… »

* Cité dans Le Peuple breton en 1964 lui-même repris par M. Lebesque dans son livre Comment peut-on être Breton, pp. 99-100, édition de poche Point Actuel.

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