mercredi 19 août 2009

Il ne s'agit plus de "résumer l'union de la gauche à l'alignement de tous sur le projet d'un seul"

Les Verts, qui fêtent cette année leur 25e anniversaire, ouvrent jeudi à Nîmes leurs Journées d'été avec l'objectif, dès les régionales, de "continuer en mieux" le rassemblement Europe-Ecologie de Daniel Cohn-Bendit, un "Objet politique non identifié en devenir".

Après le succès aux européennes d'Europe-Ecologie (16,28%) constitué autour des Verts, de José Bové et des proches de Nicolas Hulot, il s'agit de "continuer en mieux, aux régionales et voir plus loin aussi", explique à l'AFP, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, qui doit ouvrir jeudi matin trois jours "festifs et studieux" où plus de 1.500 personnes sont attendues (20% de plus qu'en 2008 à Toulouse).

La conférence-phare se tient jeudi soir autour de la numéro un Verts, de la vedette des européennes Daniel Cohn-Bendit, des eurodéputés José Bové, Eva Joly et Yannick Jadot, du PS Eric Loiselet (pôle écologique) et de la députée PRG de Guyane Christiane Taubira, courtisée par les écologistes pour les régionales de mars 2010 après les avoir soutenus aux européennes.

"Si jamais je vais aux régionales, j'ai mon parti (Walwari) et je n'ai pas besoin d'étiquette nationale", a expliqué à l'AFP Mme Taubira qui milite pour "la construction d'une alternative à gauche" mais "ne souhaite pas passer d'une chapelle à une autre".

Antoine Waechter (Alliance écologiste indépendante, 3,7% aux européennes) se dit, lui, "favorable à un accord" pour les régionales à condition notamment d'obtenir cinq à six têtes de listes.

Les "écolos" ont déjà prévu de présenter des listes autonomes dans l'ensemble des 22 régions au premier tour. Les listes qui devraient être connues fin novembre "auront de l'allure", assure un responsable Vert pour qui il ne faut pas "faire croire que la gauche plurielle est l'avenir du monde".

Dans une tribune à Mediapart, l'ex-ministre Dominique Voynet estime d'ailleurs que les socialistes ne peuvent "plus résumer l'union de la gauche à l'alignement de tous sur le projet d'un seul".

Sur le programme des Journées d'été, Europe-Ecologie est qualifié d'"Objet politique non identifié en devenir". "Au départ c'était une boutade mais ça correspond bien", confie Mme Duflot pour qui il faut une "force d'écologie politique nouvelle, inventive".

A la tête depuis bientôt trois ans d'un parti créé en 1984, Mme Duflot souligne qu'"à 25 ans, on se lance dans la vraie vie".

Balayant l'idée d'une disparition des Verts (8.000 adhérents) au profit d'Europe-Ecologie (réseau de 13.000 membres), elle évoque la "théorie du homard" : "on évolue en muant, il ne s'agit pas de tout changer".

Pour Pascal Durand, proche de M. Hulot, "il faut que les associatifs se sentent à l'aise dans un mouvement plus politique sans en être otage" et sans que "ce mouvement ne nuise à la pérennité des Verts".

Des comités régionaux vont être mis en place pour en débattre et la création d'un "think tank" est évoquée mais M. Durand refuse les "colloques à répétition" que la gauche a tenus "pendant trente ans".

Dans une interview à Sud-Ouest, "Dany" estime que "le processus aboutira à quelquechose de nouveau, dans un an au plus tôt". AFP

1 commentaire:

  1. Dans une interview à Sud Ouest, le leader d'Europe Ecologie veut rester prudent quant au score de son mouvement aux élections régionales.
    Qu’attendez-vous de ces journées d’été d’Europe-Ecologie ? La formation d’un nouveau parti où les Verts se dissoudraient ou juste une capitalisation de son succès électoral de juin dernier ?
    Europe-Ecologie va continuer en tant que réseau de rassemblement qui intègre des personnalités d’organisations et d’association environnementales, grandes et petites, ainsi que d‘autres petits groupes écologiques ainsi que les Verts.
    Le débat sur la forme d’organisation que doit avoir l’écologie politique va durer plus d’un an. Il va donc y avoir une période transitoire pendant laquelle auront lieu les élections régionales. Le processus aboutira sur quelques de nouveau dans un an au plus tôt.
    Les Verts devraient se fondre dans ce quelque chose de nouveau ?
    Ca c’est ouvert. C’est pour cela qu’il faut être très prudent et donner du temps au temps. Il faudra donc trouver une solution intermédiaire pour les élections régionales et nous y verrons tous plus clair dans un an.
    Comment allez-vous participer à ces élections régionales ? Les Verts en tant que tels ou des listes avec l’étiquette « Europe –écologie » ?
    Ce seront des listes de rassemblement dans la même idée de rassemblement qu’Europe-Ecologie. La question de leur nom reste ouverte. Une chose est certaine, c’est qu’avec les Verts nous avons décidé de poursuivre cette dynamique de rassemblement et ces listes se présenteront de manière autonome au premier tour des régionales. Elles se présenteront dans les 22 régions métropolitaines.
    Même dans les régions à présidence socialiste ou les Verts ont fait partie de la majorité pendant tout le mandat écoulé ?
    Bien sûr ! Le scrutin régional étant à deux tours, il n’y a aucune raison de faire des listes d’union dès le premier tour. Il est évident que là où les Verts ont participé à la majorité régionale, nous voudrons essayer de garder cette majorité, mais le rapport de force à l’intérieur des majorités régionales dépendra des résultats premier tour.
    Dans le Sud-Ouest, on parle déjà de Gérard Onesta en Midi-Pyrénées et de Noël Mamère en Aquitaine comme têtes de liste ?
    Si j’ai bien compris les désirs de Noël Mamère, je ne crois pas qu’il sera tête de liste. En Midi-Pyrénées, Gérard Onesta est paraît-il candidat à la candidature. C’est une vraie possibilité, mais je ne voudrais pas préjuger des décisions régionales. L’important, ce ne sont pas seulement les têtes de liste, mais des listes qui symbolisent ce rassemblement.
    On disait aussi que les Verts allaient réclamer au PS des présidences de région ?
    Nous ne pourrons le faire que si nous passons devant le PS. J’avoue que ce sera très difficile et il faut rester lucide. Les élections régionales ne sont pas les élections européennes. Ce ne sont pas les mêmes dynamiques, les mêmes personnalités, il ne faut pas confondre ces élections. Les électeurs des européennes ne nous appartiennent pas.
    Le PS pose ce problème de présidences de régions en cas d’accord au premier tour. Je crois qu’à long terme, la question c’est d’abord l’autonomie de l’écologie politique.

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