dimanche 20 octobre 2013

Antonio Oller avait témoigné lors des Journées de l'Europe en 2005

Le centre culturel espagnol a rendu vendredi soir, un hommage à Antonio Oller, décédé au mois d’août dernier à l’âge de 93 ans. «Notre ami fut un artisan important, parmi d’autres, de l’ouverture et de la gestion du centre culturel» explique Maurice Burg Galvan. Vendredi soir, une vidéo retraçant la vie de ce réfugié espagnol exemplaire a été projetée avant que l’assemblée ne se retrouve autour d’un verre et de tapas «ainsi que l’aurait voulu Antonio». «Avec sa disparition se tourne une des dernières pages de la IIe République espagnole, pouvait-on lire dans notre édition du 31 août 2013. Toute sa famille s’était installée dans le Gers au lendemain de la victoire du franquisme. Cette période l’avait à jamais marqué et chaque fois qu’il en parlait renforçait ses profondes convictions humanistes. Il se souvenait très bien du 14 avril 1931… La République était proclamée. Il avait 12 ans. Du haut du balcon de la maison familiale, son père l’avait appelé pour l’empêcher de se joindre à une manifestation. Chez lui, une famille de bourgeois aux idées progressistes, disait-il, c’était l’euphorie et la joie. Au moment du coup d’Etat de 1936, il racontait qu’il avait sûrement vu la première église incendiée à Madrid. Des gens avaient tiré depuis le clocher sur un groupe d’ouvriers armés qui passait dans la rue. Ils avaient riposté et incendié le sanctuaire. Quelques mois plus tard, il décide de s’engager. Trop jeune pour monter au front, il est envoyé à Albacete pour participer à l’accueil des premières Brigades internationales. Son baptême du feu à Madrid, lors des combats de la Casa del Campo puis dans la sierra de Guadarrama… A Auch, en quelques années, il était devenu le comptable et responsable financier d’une grosse maison de commerce de viande. Il aimait la corrida, surtout à Vic où sa famille était installée, et il adorait le football, surtout si jouait le Real Madrid dont il avait été un des tout premiers sociétaires.» Vendredi, toute cette mémoire a été de nouveau évoquée par ses amis auscitains. 
La Dépêche du Midi

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