Les générations futures auront la dent dure contre nos décideurs (Auch-Toulouse-Castres)
Sans problème nouveau de financement, il faudra encore patienter pendant sept ans avant un raccordement complet avec la métropole régionale. Entre Auch et Aubiet, la future RN124 dédoublée est située à 10 mètres au-dessus de la route actuelle. Pour garantir sa planéité, les ouvriers ont déplacé 70 000 m3 de terre. Des niveleuses et d'autres engins pesant jusqu'à 90 tonnes y croisent les voitures des chefs de chantier. Ceux-ci veillent au bon déroulement des travaux. Auch-Aubiet, 8,5 km en deux fois deux voies : ce sera le premier tronçon ouvert à la circulation. Ici, le chantier prendra fin en été 2012. La déviation de Gimont est prévue pour 2016. Premiers coups de pelle en 2013. Resteront 11,9 km entre Gimont et L'Isle-Jourdain, avec un échangeur à Monferran-Savès. Là, les travaux sont estimés à 80 millions d'euros.
Entre le giratoire de Saint-Cricq et la portion actuellement en trois voies, les deux ouvrages d'art nécessaires pour la construction de la chaussée avaient été réalisés en 2002. Au final, la deux fois deux voies Auch-Toulouse devrait être complètement accessible en 2017. La direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement émettra des appels d'offre pour tous ces grands travaux. Autant de marchés publics prisés par les entreprises de BTP. (Gers)
La nouvelle est enfin tombée hier soir. Les députés Bernard Carayon et Philippe Folliot ont finalement reçu vers 17 heures la confirmation par écrit du ministre du développement durable sur sa décision concernant l'autoroute Castres-Toulouse. Son texte ne comporte aucune réserve: «La décision que je viens de signer retient le principe de l'achèvement de la mise en 2x2 voies de la liaison Castres-Toulouse par mise en concession autoroutière.»
Le ministre prend même la précaution de rappeler qu'il souhaite que ce projet soit cohérent avec la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement ainsi qu'avec la structuration de l'aire métropolitaine toulousaine. Il ne s'agit donc pas vraiment d'une surprise puisque toutes les fuites, confidences et informations officieuses qui circulaient depuis quelques jours allaient dans ce même sens. Et même si l'on ne dispose pas encore du texte précis de la décision ministérielle, le courrier de Jean-Louis Borloo aux députés est suffisament détaillé pour se faire une idée de l'esprit de sa décision. Outre la prise en compte du «Grenelle», J.-Louis Borloo annonce en effet de façon claire la mise en route des études nécessaires pour déterminer le tracé de l'autoroute et pour choisir le futur concessionnaire. Il souligne qu'une approche multimodale devra être respectée, à savoir l'interactivité et la connexion entre les différents moyens de transports qu'ils soient individuels ou collectifs.
Il intègre enfin les nouvelles dispositions du Grenelle 2 sur la poursuite de la concertation du public. Ainsi, le ministre d'Etat met en place un comité de suivi du projet associant tous les acteurs concernés et annonce la désignation d'un «garant» qui sera chargé de la concertation et l'information du public pendant les phases futures de préparation de l'autoroute.
La décision révélée hier ne régle pas tous les problèmes relatif à ce projet (financements, corridors, opposants...etc) mais elle positionne l'autoroute Castres-Toulouse sur une trajectoire dont on voit mal aujourd'hui ce qui pourrait l'arrêter.
Jamais jusqu'à présent cette réalisation souhaitée par une grande majorité de sud-tarnais, n'avait été aussi proche de la concrétisation. (Tarn)La Dépêche du Midi du 30 juin 2010