Après 33 ans d'exploitation continue, l'usine d'enrichissement d'uranium Georges-Besse I est arrêtée. Une nouvelle unité, sans tour de refroidissement, a pris le relais.
Mise en service en 1979, cette unité de production a fonctionné depuis en continu, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Photo Jérôme Rey
C'est la fin d'une époque dans le ciel du Tricastin, le plus grand site nucléaire de France [...]; les immenses cheminées de l'usine d'enrichissement de l'uranium Eurodif arrêteront définitivement de fumer, conséquence de la mise hors service de l'unité de production Georges-Besse I. Fini, donc, ces panaches de vapeur d'eau liés au circuit de refroidissement, qui signalaient le Tricastin à des kilomètres à la ronde et faisaient depuis plus de trente ans partie intégrante du paysage.
Mise en service en 1979, cette unité de production - rebaptisée Georges-Besse, après le meurtre du premier président du directoire d'Eurodif par Action directe en 1988 - a fonctionné depuis en continu, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
L'usine du Tricastin a fourni le quart de l'uranium enrichi utilisé dans le monde
Elle a produit pendant toutes ces années environ 35 000 tonnes d'uranium enrichi et approvisionné plus d'un quart des centrales nucléaires de la planète.
Sa durée de vie, programmée initialement à 25 ans, aura été prolongée d'une petite décennie grâce à des opérations de maintenance et des travaux de modernisation. Mais Areva, géant du nucléaire et principal actionnaire d'Eurodif, a anticipé sur cette fermeture inéluctable en lançant dès 2003 la réflexion qui a abouti à la construction de Georges-Besse II, nouveau site qui fonctionne sans tour de refroidissement.
Même à l'arrêt définitif à partir d'aujourd'hui, l'usine historique d'Eurodif restera le théâtre d'une intense activité pendant au moins une quinzaine d'années. Car il reste à démanteler dans les règles ces installations qui contiennent des matériaux "à risques". Une phase qui débutera par l'opération "Prisme", programmée sur environ trois ans, qui consiste à récupérer un maximum de "matière" dans les tuyaux par lesquels l'uranium transitait.
Et après 2015, seront lancés les travaux de démantèlement proprement dit, auxquels travailleront sur sans doute plus d'une décennie des centaines de salariés.
C'est ainsi qu'Eurodif peut annoncer "n'avoir laissé personne sur le bord du chemin" puisque sur les quelque 900 personnes qui y travaillaient, une bonne moitié va ou a déjà rejoint Georges-Besse II, plusieurs centaines vont oeuvrer sur ce gigantesque chantier de démantèlement et toutes les autres vont soit goûter aux joies de la retraite ou être mutées sur d'autres sites.
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Le ciel de Tricastin le 3 février 2013 |
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A quelques lieues de Tricastin, Cruas Meysse |
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La fresque "Le verseau" |
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Les cheminées du site |