Sud Ouest le 6 décembre 2011
L'idée, lancée par Philippe Martin il y a un an tout rond, a été reprise par une association écologiste. Mais elle peine, malgré tout, à trouver une forte mobilisation.
Les oies du Tuco semblent piaffer d'impatience. À Durban, 173 habitants tout rond, il n'y a bien que les grosses palmées pour briser le silence écrasant de ce début de semaine. Là-haut sur l'éperon rocheux, autour des ruines d'un château du XIIe et d'une église fièrement restaurée, où les plus de 20 tonnes sont proscrits et la mairie ouvre seulement cet après-midi pour trois petites heures, il n'y a pas âme qui s'affiche. Et on est à mille lieux de ce qui se trame à plus de 9 000 kilomètres dans la cité homonyme sud-africaine.
À Durban l'Africaine, ses surfers et squales, et sa conférence mondiale sur les changements climatiques se tenant jusqu'à vendredi. À Durban la Gersoise, ses palmipèdes, quelques vaches et son contre-sommet prévu ce dimanche. L'idée est née d'une boutade, lancée par le président du Conseil général Philippe Martin. C'était l'année dernière à Cancon : la commune lot-et-garonnaise accueillait alors le contre-sommet climatique 2010, en réponse à celui, officiel, qui se déroulait à Cancun, au Mexique.
Le député socialiste avait proposé de se donner rendez-vous en 2011 dans le Gers. L'association écologiste Auch éco-citoyenne, a finalement rendu possible ce qui était une simple blague à l'origine.
« Nous avons trouvé l'idée intéressante pour le mouvement écocitoyen mais aucun contact n'avait été pris avec la commune ou avec le monde associatif, explique Alexis Boudaud, le président. Du coup, nous avons planché dessus. L'ambition est de tirer un bilan de ce qui s'est passé à Durban, en Afrique du Sud, avec des acteurs du département et de proposer des solutions au niveau local. »
Des invitations ont été adressées aux députés européens Europe Écologie du Grand Sud, Catherine Grèze et José Bové. D'autres personnalités seront conviées. Mais la concrétisation de ce contre-sommet vient bien tardivement, les organisateurs ayant seulement reçu l'autorisation dimanche matin…
« C'est bidon »
Du coup, pas sûr que la mobilisation soit vraiment au rendez-vous. Et dans le village, l'emballement autour de ce rendez-vous est comparable à l'émotion provoquée par la disparition d'un corbeau… Il se résume en cette citation d'une habitante : « C'est bidon, mais ça ne m'étonne pas du maire… » En fait, personne, parmi le peu d'êtres humains qui se dévoile au village, n'est vraiment au courant.
Le maire, justement, ne s'attend pas à un déferlement de militants ce week-end. « Nous avons seulement accepté de mettre à disposition notre salle des fêtes pour cette association, livre l'édile, qui n'a jamais été contacté par personne. Nous ne sommes pas contre ce rendez-vous mais il s'annonce très modeste. Ce n'est franchement pas un événement. D'ailleurs, mis à part mes conseillers et moi, personne n'est au courant ici. »
Rendez-vous à partir de 11 heures dimanche et jusqu'à 17 heures, à Durban, pour une table ronde sur le climat avec différents intervenants (Amis de la terre, Attac…) et un pique-nique citoyen