Parmi les annonces faites par les élus au printemps 2008, nous observons la méthode de préparation des projets publics, que tout le monde semble vouloir étiqueter « développement durable », sans s’approprier ni y intégrer les éléments fondamentaux :
- la réponse à un besoin avéré
- la qualité de l’action technique du projet
- et la démarche participative
L'Agenda 21 municipal est lancé ... au commande pour son application, l'élu alternatif Jean Falco qui obtient là sa première mission comme (presque) adjoint : délégué municipal. Médaille chèrement acquise en récompense de ces longues années passées au conseil municipal et ses 9% au premier tour des élections municipales en mars dernier! Mais qu'appelle t-on un Agenda 21? On laisse donc les alternatifs nous l'expliquer :
"Un agenda 21, c'est un avant goût de ce qui deviendra obligatoire. Justement le goût! On peut imaginer assez facile pour une municipalité d'encourager les "agriculteurs bio" locaux en servant leurs produits lors des apéritifs ou des collations. Jus de fruit, fromage et pain c'est local, c'est bon et pas forcement plus cher. Tout le monde se régale. Fini les sodas qui polluent la planète, qui font perdre le goût et rendent nos enfants obèses (...) Au travail!"
Grav'Auch numéro 47 septembre 2008
Que penser de cette présentation faite sous les yeux de toutes et tous? Nous avons envi de les secouer vivement et de leur proposer de s'y mettre au travail ... et mieux que cela encore! Si l'Agenda 21 municipal passe par changer les "produits lors des apéritifs ou des collations"... nous n'avons pas le même sens des priorités et de l'urgence environnementale !!
Libre aux alternatifs de s'occuper du goût des petits fours et autres boissons pour les commémorations officielles!
Les verts ont décidé de s'occuper des vraies préoccupations des auscitains (loin des saucissons de la Salle des Illustres et du coca bio) et se mettre au travail ...
Il s'agit pour nous de répondre à toutes les missions de la municipalité par une méthodologie simple et porteuse d'un message fort de démocratie participative dans une démarche de développement durable. Qu’elle soit structurée et pérenne, comme dans beaucoup de collectivités (en France, on recense plus de 200 dispositifs différents de participation ), ou plus ponctuelle ( à l’occasion d’une opération précise ), l’implication des citoyens doit, si on veut réellement faire du développement durable et pas seulement en parler, se décliner au plus haut des cinq niveaux traditionnellement reconnus par les grandes institutions de Midi- Pyrénées, comme les services de l’ Etat et ceux du conseil régional :
- niveau 0 ( le projet est imposé, après élaboration interne )
- niveau 1 ( la simple information, sans retour attendu )
- niveau 2 ( la consultation, pour avis simple )
- niveau 3 ( la concertation, sur un pré-projet amendable )
- niveau 4 ( la réelle participation = la co-construction progressive ).
C'est tout simple et il est essentiel de faire de ces fondamentaux un préalable à toute action se définissant dans l’intérêt de la ville d'Auch. Ces trois aspects doivent et devront s'appliquer à toutes les décisions de la municipalité, des conteneurs enterrés dans le centre historique à la réhabilitation de l'escalier monumental en passant par l'aménagement des ronds points pour la sécurité routière...
D’après Franck Montaugé, nouveau Maire d’Auch « La population va être associée à ce processus lors du volet concertation. Cela se déroulera sous forme de cinq ateliers et des focus groups. C’est à dire que nous associerons à ces ateliers des gens qui, spontanément, ne seraient pas venus vers nous, comme les étudiants, les personnes relevant de minima sociaux. Car nous voulons que tout le monde ait la parole ». Sud Ouest le 5 janvier 2009
Les bonnes intentions annoncées doivent maintenant se concrétiser pour toutes les initiatives publiques, en rappelant que le développement durable est une notion qui a plusieurs dizaines d’années, et que de nombreux outils techniques d’élaboration qualitative des projets existent et sont très accessibles.
Urgence écologique et EuropeBien souvent mal positionnée dans les priorités institutionnelles, l’urgence écologique, et notamment le défi climatique, nous imposent une inflexion marquée dans les réflexions prospectives que les décideurs locaux doivent mener sur tous les projets significatifs.
Ces enjeux vont vite revenir dans l’actualité nationale ( lois Grenelle I et II ) et surtout européenne, avec les élections au Parlement européen, le 7 juin 2009.
Le niveau local est le meilleur terrain de concrétisation des grands discours entendus ici et là : en fait, il s’agit d’une impérieuse nécessité !