Nous entrons dans ce XXIe siècle par des catastrophes et des crises enchevêtrées. Elles n’ont rien d’une fatalité : elles résultent de l’exploitation des hommes et des choses. Les mondes habitables, humains comme non humains, malgré leur très grande capacité d’adaptation, sont en péril.
Les injustices environnementales, économiques, sociales et sanitaires s’aggravent. 1% de la population accapare le tiers du patrimoine mondial et le millième des ménages français les plus riches ont vu leur revenu augmenter dix fois plus vite que la moyenne depuis 2000. Cette polarisation de la richesse est humainement et écologiquement insoutenable.
La mondialisation porte en elle à la fois la toute puissance destructrice et de nouvelles chances de civilisation : citoyenneté du monde, formes inédites de solidarité, partage des cultures.
Comme les Grünen en Allemagne, nous devons être aussi actifs et audibles sur les questions sociales (chômage, précarité, mal-logement) que sur les questions environnementales. Les précarités et les crises sanitaires doivent être considérées comme des éléments majeurs de la crise écologique. C’est par ce lien étroit que nous pouvons empêcher les crispations régressives : nationalistes, ethnicistes, racistes et sexistes. Et contrer les politiques autoritaires et sécuritaires, le refus égoïste de l’accueil et de l’hospitalité.
La conversion écologique requiert plus qu’une régulation : une transformation radicale du système de production, des sources d’énergie, des modes de consommation et des rapports sociaux qu’ils induisent, une réorientation comptable et fiscale pour promouvoir l’investissement écologique de long terme et une nouvelle conception du travail.
L’espoir est dans une société en transition, mise en œuvre dès aujourd’hui. La crise sanitaire doit être considérée comme un élément majeur de la crise écologique. Il s’agit d’en finir avec la malbouffe et le gaspillage par des politiques publiques mais aussi par le changement de nos comportements ; d’améliorer les modes de vie, la santé, de produire une nourriture de qualité, sans pesticides ni OGM.
Il faut rompre avec la surconsommation énergétique et matérielle. Réorienter la production vers des biens et des services durables. Engager une politique d’économies et de diversification énergétiques. Sortir du nucléaire, réduire la consommation de pétrole et refuser les gaz de schistes. Développer les solidarités, la sobriété et la non-violence, en privilégiant l’éducation, la culture, la santé par la prévention et la protection de l’environnement. Défendre la biodiversité et réduire les pressions exercées sur la bio-sphère.
La transition suppose la réduction des inégalités. Elle sera populaire si elle n’oublie pas les plus démuni-es, fait reculer le chômage, la fracture sanitaire et énergétique. Si elle favorise la relocalisation des emplois et les services publics, les biens communs, fait reculer la fracture sanitaire et énergétique.
L’écologie est ce point de rassemblement de toutes les couches de notre société. Pour redonner souffle aux aspirations émancipatrices. Pour les prolonger par la défense des libertés nouvelles – numériques notamment. Pour les faire évoluer en considérant les exigences d’une nouvelle éthique de la Terre. C’est l’idée même de prospérité, durable et partagée, qu’il faut remettre en chantier.
L’Europe est un levier indispensable. Champ d’action pertinent pour les combats écologiques, elle pâtit de ses dérives technocratiques, de ses impasses diplomatiques. Le néolibéralisme économique interdit les politiques de progrès social comme de transformation écologique qui pourraient être menées, soit collectivement, soit par l’un ou l’autre des pays membres. Son potentiel démocratique, social, fédéraliste, internationaliste, doit être relancé.
Signez la motion