lundi 12 novembre 2012

Une auscitaine réalisatrice de 'Tempête sous un crâne'

Le temps d'une année sco­laire, la réa­li­sa­trice Clara Bouffartigue s'est ins­tal­lée avec sa caméra dans les classes d'Alice et Isabelle, ensei­gnantes dans un col­lège dif­fi­cile de Seine-Saint-Denis. Elle y a tourné 'Tempête sous un crâne', un docu­men­taire qui se joue des cli­chés habi­tuel­le­ment col­por­tés par le cinéma sur le thème de l'enseignement en zone prio­ri­taire.
Tempête sous un crâne, le nou­veau film de Clara Bouffartigue, sort en salle ce 24 octobre. Il pro­pose de suivre, durant une année sco­laire, les péri­pé­ties d'une classe de 4e du col­lège Joséphine Baker de Saint-Ouen, et de leurs ensei­gnantes de fran­çais et d'arts plas­tiques, Alice et Isabelle.
A pre­mière vue, le scé­na­rio de Tempête sous un crâne n'est pas des plus ori­gi­naux. Mais Clara Bouffartigue en donne une interprétation neuve.

Un regard dif­fé­rent sur l'acte d'enseigner

D'abord par le for­mat choisi, puisque Tempête sous un crâne se pré­sente comme un docu­men­taire. La réa­li­sa­trice s'est invi­tée, durant une année sco­laire, aux côtés de l'équipe éduca­tive du col­lège Joséphine Baker de Saint-Ouen. Il en résulte une jus­tesse de ton et un réa­lisme des situa­tions qui peuvent dif­fi­ci­le­ment être obte­nus par la fiction.
Ensuite, le film apporte une autre vision de l'enseignement en zone prio­ri­taire. Ici, pas de stig­ma­ti­sa­tion des élèves ni de mise en avant exces­sive de leurs dif­fi­cul­tés. La réa­li­sa­trice n'occulte pas cette réa­lité ; cours agi­tés, décro­chage sco­laire, inci­vi­li­tés font par­tie du lot d'Alice et d'Isabelle. Mais le film s'attache davan­tage à mon­trer l'énergie déployée par l'équipe éduca­tive du col­lège pour pal­lier ces pro­blèmes dans la mesure du possible.

Un film-vérité

Ce film devrait beau­coup faire sou­rire les ensei­gnants, tant ils se recon­naî­tront dans la plu­part des scènes pro­po­sées. Quant aux non-enseignants, ils pour­ront décou­vrir dans Tempête sous un crâne la réa­lité d'un métier sou­vent mal­mené dans les médias ces der­niers temps.
On peut cepen­dant regret­ter de ne pas en apprendre plus sur les per­son­nages du film. La caméra porte un regard exté­rieur sur les pro­ta­go­nistes et l'on ne sait fina­le­ment que très peu de choses sur eux, ensei­gnants comme élèves. Cela les rend au final moins attachants. Elsa Doladille


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