Joly devant Hulot

Eva Joly et Catherine Grèze (en arrière plan) DDM, Thierry Bordas

Il attendait sans doute la séquence émotion… Le premier tour de la primaire d'Europe écologie - Les Verts (EELV) lui aura offert la séquence… douche froide. Nicolas Hulot a été, en effet, largement devancé hier par Eva Joly dans la course à la candidature écologiste pour l'élection présidentielle de 2012. L'ancienne magistrate totalise 49,75 % des suffrages exprimés par courrier et par internet (soit 12 571 voix), loin devant Nicolas Hulot (40,22 %, 10 163 voix). L'élu alsacien Henri Stoll (5,02 %, 1 269 voix) et l'antinucléaire Stéphane Lhomme (4,44 %, 1 172) ferment la marche. Un second tour va donc être nécessaire pour départager Eva Joly et Nicolas Hulot. Les 32 896 inscrits - dont la moitié de simples citoyens non encartés qui ont payé au moins 10 € et signé une charte de valeurs écologistes - pourront voter jusqu'au 12 juillet prochain.

La secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot, qui soutenait officieusement Hulot, s'est félicitée, hier soir en proclamant les résultats, du « grand succès de cette primaire » et a appelé au « rassemblement de tous les écologistes, quel que soit le candidat ou la candidate qui l'emportera.»

Un appel qui ne sera pas de trop tant la campagne de ce premier tour de la primaire écologiste aura viré à la foire d'empoigne entre les équipes des différents candidats, chacun y allant de sa petite pique, souvent à distance et par médias interposés. Europe écologie rêvait pourtant de faire oublier les déchirements sans fins des Verts. Las !

Le très médiatique Nicolas Hulot, qui avait renoncé en 2007 à se présenter à la présidentielle en s'effaçant derrière son Pacte écologique contresigné par les autres candidats, espérait cette fois son heure venue. Mais sa notoriété d'animateur télé dans l'opinion et son aisance dans les médias n'auront pas été suffisants et l'auront même desservi. Plus d'une fois, Nicolas Hulot s'est vu reprocher sa proximité avec les grandes entreprises, notamment les mécènes de sa fondation, et son approche trop simpliste de l'écologie. Enfin, avoir évoqué un partenariat avec le centriste Jean-Louis Borloo aura été la gaffe politique de trop.

http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/30/1119013-europe-ecologie-les-verts-joly-devant-hulot.html