En décembre prochain, une nouvelle région va être constituée, réunissant les actuelles Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Plus vaste que l’Irlande, cette nouvelle collec- tivité sera l’une des plus grandes régions d’Europe en superficie. Elle sera aussi dans le peloton de tête des plus peuplées, avec 5,6 millions d’habitants.
Dépasser les constats pour développer notre région
Grande par sa taille et sa population, la nouvelle région restera dotée de peu de moyens : 500 € par an et par habitant, quand les grandes régions d’Europe disposent de 2 000 à 3 000 € par an et par habitant.
Les poches de pauvreté régionale ne s’effaceront pas d’un coup de gomme, et le nouvel ensemble restera bien loin des potentiels économiques des autres grandes régions euro- péennes.
Pour faire décoller cette grande région et l’aider à se développer durablement, les incan- tations et les vieilles recettes ne suffiront pas. La région regorge d’expériences, d’actions innovantes, d’acteurs engagés sur leurs territoires. Seule la volonté politique et des relais connaissant bien le terrain peuvent permettre d’influer les destinées économiques, sociales et environnementales de notre Région. Et c’est avec un engagement et une volonté collective que nous pouvons y contribuer.
La Région doit devenir notre bien commun
Avec la volonté collective et l’imagination d’acteurs de terrains, de citoyens experts, de coo- pérateurs, de militants associatifs et d’élus, nous pouvons tendre vers la réussite du dévelop- pement de cette région en devenir.
Car c’est de cela qu’il s’agit : faire de la région notre bien commun. Ce bien commun est fait de liens économiques, sociaux, culturels et écologiques que nous devrons affermir et développer.
Le bien commun, c’est une vision, une stratégie, un plan d’actions à long terme, dégagé des calendriers électoraux et d’intérêts partisans déconnectés des situations réelles. La poli- tique doit se faire avec celles et ceux qui vivent les pieds, les mains et la tête dans la réalité. Le bien commun, c’est le contraire de la somme des égoïsmes locaux qui tient lieu de bous- sole au clientélisme. Le bien commun, c’est la capacité d’intégrer les particularismes de nos territoires pour créer un développement durable et profitable à tous, et travailler à la créa- tion de nouvelles richesses au sein des territoires pour ses habitants et ses entreprises. Favoriser le bien commun, c’est soutenir les nouvelles formes d’usage et de pratiques colla- boratives, participatives, solidaires, circulaires, ...
L’emploi et la lutte contre les précarités économiques et sociales sont les priorités, ce vers quoi tendent toutes les autres actions.
Cela commence par les marchés publics du ressort de la collectivité régionale, qui doivent arrêter de confier des missions publiques aux entreprises qui échappent à l’impôt ou ne développent pas l’emploi local.
L’agriculture régionale doit être soutenue quand elle permet de sortir de l’impasse pro- ductiviste, pour mieux la mettre au service de notre santé et de nos paysages. L’alimentation doit valoriser les circuits courts entre producteurs locaux et consommateurs. L’exportation de nos produits agricoles en sera consolidée.
La transition énergétique et le développement des énergies renouvelables seront un enjeu d’avenir et de développement de notre région, et un puissant levier de création d’emplois. Les investissements doivent répondre aux besoins en infrastructures régionales (trans- ports, numériques, eau, services publics, développements d’entreprises régionales) perti- nentes et durables.
Les politiques de santé, harmonisées notamment par l’Agence Régionale de Santé, devront répondre aux besoins de proximité et de vieillissement de la population. Pour assurer la pérennité de notre avenir commun, les politiques régionales en direction de l’enfance et la jeunesse seront renforcées.
Véritable secteur économique, indispensable levier de développement, la politique cultu- relle ne doit plus être une variable d’ajustement budgétaire. Comme le soutien au sport et aux associations, elle doit être pensée de façon cohérente et durable, pour favoriser la créativité dans les territoires comme dans les enjeux de rayonnement.
Ensemble nous pouvons éviter l’impasse
Force est de constater que le débat régional actuel, quand il existe, est bien loin de ces enjeux. Tout reste à faire pour renverser la table et repartir sur de bons pieds. L’appel que nous lançons est un appel collectif. Ce n’est pas la somme d’aventures individuelles. Nous en appelons à cette multitude de volontés régionales qui ne se retrouvent plus dans les discours creux des appareils, et qui veulent s’engager pour faire réussir le bien commun. C’est collectivement, avec une véritable gouvernance collégiale, que nous pourrons faire de cette région une institution chef de file, capable d’impulser une volonté globale, avec des élus et des structures au service des citoyens. C’est en favorisant et en émulant la parti- cipation citoyenne et celle des acteurs institutionnels ou qualifiés que nous pourrons faire remonter les solutions économiques, sociales et environnementales créatives. Des outils existent, Conseils économiques et sociaux, comités de développement. Il faudra les ouvrir au travail collaboratif. D’autres sont à développer, comme les coopératives d’intérêt collec- tif, qui, avec l’appui des outils financiers existants, sont de véritables entreprises alternatives aux multinationales.
Parce que nous la pratiquons au quotidien, nous croyons en l’efficacité de la coopération politique, de l’expertise partagée, et de la véritable concertation citoyenne.
Venez nous rejoindre massivement, pour discuter ensemble, et mettre nos énergies en commun. Il n’y a rien d’inéluctable. Nous pouvons éviter de nous écraser sur le mur de la politique-à-papa. Il suffit de s’y prendre collectivement.
Parce que la démocratie permet à chacun(ne) de s’engager, nous appelons toutes les énergies, tous les acteurs de ce territoire à nous rejoindre.
Construire collectivement pour l’intérêt de tous est notre charte. Rejoignez-nous. Contactez-nous.
contact@lebiencommun.fr
Christophe Cavard,
Député du Gard,
Président du Syndicat Mixte des Gorges du Gardon
Gérard Poujade,
Maire du Séquestre (Tarn),
vice-président de la région Midi-Pyrénées
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