mercredi 16 juillet 2014

«Je ne me retrouve plus dans l’exacerbation des invectives sur les listes, dans des volte-face de postures entre complaisance et radicalité, dans des congrès où les affrontements et fusion après jeux de rôle se préparent des mois à l’avance, où un talent n’aura pas la chance d’émerger s’il n’est pas dans le bon courant»

La sénatrice Marie-Christine Blandin a décidé de démissionner d’Europe Ecologie-Les Verts, regrettant dans une lettre publiée mercredi par le Nouvel Obs et adressée à la patronne du parti, Emmanuelle Cosse, les «invectives» ou les «postures» qui régneraient dans le parti.
«Je t’annonce avec tristesse mon départ définitif de notre parti EELV, que j’avais contribué à faire naître en 1984», écrit Marie-Christine Blandin dans cette lettre à «Emma». Marie-Christine Blandin a confirmé à l’AFP la teneur de cette lettre.
«Je ne me retrouve plus dans l’exacerbation des invectives sur les listes, dans des volte-face de postures entre complaisance et radicalité, dans des congrès où les affrontements et fusion après jeux de rôle se préparent des mois à l’avance, où un talent n’aura pas la chance d’émerger s’il n’est pas dans le bon courant», regrette celle qui avait pris la tête de la région Nord-Pas-de-Calais lors des régionales de 1992.

«Je ne me retrouve plus dans un parti écolo»

«Je regrette le manque de travail collectif et d’anticipation pour les sénatoriales, ce qui aboutit à des déchirements de dernière minute, à des échanges personnifiés et violents et à un vote du bureau exécutif qui fragilise l’avenir du groupe au Sénat», écrit-elle aussi.
«Je ne me retrouve plus dans un parti écolo qui oublie souvent faune, flore et écosystèmes, et qui a remplacé les souvenirs des sit-in par les applaudissements aux opérations militaires, et la convivialité par un antiparlementarisme montant», assure aussi Marie-Christine Blandin.
Va-t-elle rester dans le groupe écolo au Sénat? «Ca dépend de mes petits camarades, mais je ne ferai rien qui les fragilise, donc c’est une forte probabilité», a assuré à l’AFP Marie-Christine Blandin au sujet du groupe écologiste qui compte actuellement 10 membres, seuil minimal pour pouvoir former un groupe, et qui serait donc dissous si d’aventure Marie-Christine Blandin décidait de le quitter.

Jean-Vincent Placé réagit

«Je n’ai vraiment que de l’estime et du respect pour Marie-Christine  Blandin. Elle a fait un boulot remarquable au Sénat. C’est quelqu’un de conviction et sincère», a salué le patron du groupe écologiste au Sénat Jean-Vincent Placé, contacté par l’AFP. «Je prends cette lettre-là avec attention parce que je note des critiques et une lassitude du fonctionnement du parti», a-t-il aussi relevé.
«Elle va rester dans le groupe. Ce n’est pas un problème de groupe mais de parti. Elle veut continuer à travailler au sein du groupe des écologistes», d’après lui.
Marie-Christine Blandin, 62 ans, sénatrice du Nord, a été la première femme et première écologiste à présider une région française, le Nord/Pas-de-Calais, de 1992 à 1998. Elle est présidente de la commission de la Culture, de l’éducation et de la communication du Sénat et vice-présidente du groupe écologiste.
20 minutes avec AFP

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