dimanche 22 août 2010

Les Universités d'été plébiscitent Eva Joly


Le pacte entre les dirigeants écologistes n'est pas totalement écrit, mais les contours se dessinent. Lors de la plénière finale des Journées d'été écologistes, Eva Joly et Cécile Duflot se sont affichées ensemble devant les objectifs des photographes, avant de monter à la tribune pour clore les journées d'été. Longuement applaudies par les militants, elles affichent ainsi leur unité.
L'ancienne magistrate a donné des gages en faisant discours axé sur le social et les thématiques chères à la ligne des militants Verts. Elle a plaidé pour "une meilleure répartition des richesses" "sans attendre le retour de la croissance".

Mais elle s'est également faite ovationner en se plaçant sur un terrain personnel : "Vous vous demandez peut-être comment une femme avec une voix faible et un accent étranger peut porter le projet écologiste ? Des accents, nous sommes nombreux à en porter, il y a celui de Marseille, de Béthune, de Strasbourg, celui des Roms. Et je les représente tous un peu..".

A son tour, Cécile Duflot égrène les rendez-vous sociaux de la rentrée. Et les succès à venir pour les écologistes. En évoquant Eva Joly, elle fait référence aux périodes de disette électorale qu'ont connu les militants Verts. Et précise : "Je m'exprime probablement pour la dernière fois comme la secrétaire nationale des Verts". "Certains ont aidé à mettre le bateau à la mer, il faut maintenant traverser vers l'autre rive", dit-elle également, dans une allusion transparente à Daniel Cohn-Bendit.

Cette prestation des deux femmes est aussi une manière de s'affirmer dans le débat qui a occupé les cadres écologistes lors de ces Journées de Nantes. Et de mettre en avant un duo entre un future candidate en 2012 et une future secrétaire nationale du parti écologiste ?

Depuis deux jours, un des points qui animent les discussions entre Verts et membres d'Europe Ecologie est la structure de la direction du futur parti. Daniel Cohn-Bendit et ses partisans ont plaidé, dans les médias, pour une direction à deux têtes, qui symboliserait la "mue" harmonieuse. Et regretté que les Verts refusent de lâcher, préférant un secrétaire national unique, a priori Cécile Duflot. Pour certains Verts, cela pourrait être une forme de compensation pour d'autres concessions, notamment l'acceptation de la candidature à la présidentielle d'Eva Joly, venue de l'extérieur du parti.

DIRECTION BICÉPHALE

Officiellement, rien n'est tranché - la décision revient in fine aux militants - mais un schéma est évoqué. Il comprend un secrétaire national (a priori Cécile Duflot) et un président, qui chapeauterait un conseil politique collégial, plus des porte-parole. Le nom de l'eurodéputé Jean-Paul Besset, proche de Nicolas Hulot, circule comme candidat potentiel pour cette présidence.

Yannick Jadot, eurodéputé proche de Daniel Cohn-Bendit, évoque un schéma légèrement différent. Pour lui, il s'agit d'une direction constituée de deux postes différents dans la fonction ("l'un exécutif, l'autre politique, par exemple"), pas d'un secrétaire national unique, flanqué d'un "président d'honneur". La nuance tient peut-être au fait que le nom de M. Jadot a été évoqué par Daniel Cohn-Bendit pour diriger le parti avec Cécile Duflot.

"Ces discussions-là n'intéressent pas beaucoup les militants", relativisent certains. Surtout, contrairement aux débats enflammés chez les écologistes, elles n'empoisonnent pas l'atmosphère de Journées d'été, qui se terminent sur un bilan plutôt positif. Plus nombreux que jamais, les écologistes ont connu à Nantes un rassemblement au contenu assez riche, "bien plus large et profond qu'à Nimes l'année dernière", estime Sophie Camard, conseillère régionale PACA (...)

Le Monde par Alexandre Piquard

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