jeudi 3 décembre 2009

Quand l'énergie s'enrichit derrière notre dos...

Avec 15000 kilomètres de lignes pour 180000 habitants, on comprend aisément le poids que représente sur les finances publiques la gestion du réseau électrique du Gers. Ceci explique sans doute aussi que près de six cents élus se soient déplacés pour assister à la réunion provoquée à Auch par le syndicat départemental d'électrification du Gers (SDEG). Dans un département aussi vaste et peu peuplé, l'électricité coûte cher. En 2008, le syndicat a dépensé 16 millions d'euros en travaux d'investissement sur le réseau. Alors que la population augmente, il faut s'attendre à devoir continuer d'investir. Au cours de cette réunion présidée par Alain Duffourg, il fut souvent question d'argent. À propos des suites de la tempête Klaus, à propos des relations avec ErDF (le syndicat espère obtenir une rallonge du contrat de concession passé avec l'opérateur pour 30 ans ce qui lui rapporterait 300 000 € supplémentaires), à propos enfin des économies que les élus pourraient faire réaliser au syndicat (et par la même occasion à leurs budgets de fonctionnement) en gérant au plus près leur consommation d'électricité. Invité à répondre aux questions sur les énergies renouvelables, Daniel Belon, délégué au développement durable de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) a fait reculer quelques idées reçues sur ce que les élus peuvent attendre des bienfaits du solaire ou de l'éolien. « Les communes ont beaucoup de patrimoine à gérer explique Jean-Michel Walcker, directeur du SDEG. Mardi soir, démonstration a été faite que pour une collectivité, il est plus rentable d'investir dans les économies d'énergie (isolation, minuteries, réduction des temps d'éclairage publics, etc) que dans la production d'énergie verte. Une deuxième idée, plus novatrice a été évoquée : en aidant les particuliers à mieux s'isoler, on peut aussi économiser sur le réseau en évitant des travaux de renforcement ou de rénovation des lignes souvent fort coûteux. » L'enjeu n'est pas qu'environnemental : une bonne gestion de la consommation peut permettre d'aider plus de communes à réaliser des travaux d'esthétique des réseaux (17 % des travaux du syndicat en 2008). La Dépêche du Midi


L'Etat a opté pour la candidature d'Alstom et Schneider dans le cadre de la vente de la division Transmission et Distribution (T&D) du groupe nucléaire Areva. Cette cession se fera pour la somme de 4,090 milliards d'euros. Areva T&D, qui fournit des systèmes et services destinés à la transmission et la distribution d'électricité, emploie près de 31 000 personnes – dont 5 500 en France – des 75 000 employés d'Areva et réalise 40 % des ventes du groupe (5,065 milliards d'euros – et un résultat opérationnel de 560 millions).

Areva avait reçu, le 9 novembre, trois propositions fermes d'achat venues des français Alstom-Schneider, de l'américain General Electric et du japonais Toshiba. La patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, opposée à la vente de cette division très rentable, avait dû s'y résoudre, sur pression de l'Etat, dans le but de financer les coûteux projets de développement de son groupe. Areva a besoin de 9 milliards d'euros d'ici à 2012.
C'est donc l'offre tricolore, donnée favorite depuis le début de l'appel d'offres, qui l'a emporté sans surprise. Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère de l'économie s'est félicité d'une procédure qualifiée d'"ouverte et transparente", qui "a permis de disposer de trois offres fermes de très grande qualité".
Selon Les Echos, le japonais Toshiba, "dont l'offre financière était supérieure", envisage pourtant d'ores et déjà "de déposer un recours auprès du Conseil d'Etat". Les offres étaient "voisines" et proches de 4 milliards d'euros, a précisé Areva dans son communiqué. Le groupe nucléaire avait acheté T&D à Alstom en 2004 pour quelque 900 millions d'euros. "La cession effective d'Areva T&D devrait ainsi intervenir en 2010", indique le ministère de l'économie.
L'offre de reprise d'Alstom et Schneider était la plus critiquée par les syndicats et le management d'Areva T&D, qui craignaient les conséquences économiques et sociales du démantèlement de leur division. Les deux groupes industriels ont en effet prévu de se partager T&D, Alstom récupérant les activités haute tension et Schneider la moyenne tension. Dans un courrier adressé aux dirigeants d'Areva début novembre, 41 cadres dirigeants d'Areva T&D estimaient qu'une cession aux deux français "conduirait à une perte de marché, et au risque de cessions d'actifs ou de restructurations de sites industriels". Les syndicats craignaient que des sites industriels de T&D ne fassent doublon avec des sites de Schneider Electric, obligeant ce dernier à procéder à des licenciements.
Le ministère de l'économie souligne au contraire que l'offre des deux français est "apparue la mieux-disante" au regard du "respect des intérêts patrimoniaux d'Areva" et du "développement de l'outil industriel et de l'emploi". Selon le communiqué d'Areva, l'offre tricolore "contient un engagement de maintien de tous les sites européens pendant trois ans". Le Monde

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