vendredi 30 octobre 2009

Vivre en Vert

Qui aujourd'hui, ne se sent pas un peu vert ? Qui oserait clamer qu'il se fiche de la couche d'ozone et qu'il jette ses déchets dans la nature par la portière de sa voiture ? Personne ! Depuis une trentaine d'années, la conscience écologique a fait son chemin, et tous, bon an, mal an, avons appris à trier nos déchets, rouler moins vite sur l'autoroute et à calfeutrer notre maison. Nicolas Hulot est l'une des personnalités préférées des Français, et le naturel, que l'industrialisation avait chassé, revient au galop. Et puis, ces derniers temps, écologie rimait encore souvent avec économies : consommer moins de carburant ou d'électricité, c'était bon pour notre porte-monnaie…

Mais la taxe carbone annonce que désormais, l'écologie risque de nous coûter cher. Et notre enthousiasme vert pâlit en apprenant que le prix du carburant va faire un bon dès le mois de janvier. Avec Ségolène Royal, plus de la moitié des Français trouvent la pilule verte un peu amère. On réalise soudain que le développement durable va durablement peser sur nos finances. Vivre dans une maison verte, rouler dans une voiture électrique, cela a un prix. Un supplément que ne sont prêts à financer que les écologistes convaincus… qui en ont les moyens. En France, à moins de se retrancher de la société pour vivre dans les bois, le mode de vie écolo ressemble à un luxe. Que dire, dès lors, des pays pauvres, où les hommes se battent pour survivre et où le débat devient vite indécent.

Nous sommes tous sur la même planète, et il n'y aura pas de société à deux vitesses, l'une écologique et pas l'autre. Les poubelles de l'Afrique déborderont un jour ou l'autre chez nous, « si nous ne faisons rien » comme nous en avertit Nicolas Hulot. Alors, oui, effectivement, il faudra payer plus cher. Mais c'est ce que nous sommes en train de faire, tous, tout doucement, sans nous en rendre compte, avec les produits bio, par exemple. Ils sont plus chers, mais ils nous font du bien, ne serait-ce qu'à la tête. Ce qui en est à ses balbutiements pour l'alimentation concernera demain l'énergie, l'habitat, les transports… Dans les années à venir, nos modes de consommation seront radicalement différents. Et quoi que l'on fasse, ils s'imposeront de manière inéluctable. La Dépêche du Midi par Dominique Delpiroux

1 commentaire:

  1. Ce texte "dans l'air du temps" appelle quelques réflexions...
    Effectivement, beaucoup de vert aujourd'hui, mais si comme le dit l'auteur de ce texte "notre enthousiasme vert pâlit en apprenant que le prix du carburant va faire un bond dès le mois de janvier" c'est que ce vert-là n'est vraiment pas grand teint ! L'augmentation due à la contribution climat est bien moindre que la différence d'une pompe à l'autre, que la différence selon que l'on lutte contre la société de consommation en allant chercher le carburant "chez un distributeur" ou chez un arnaqueur de la grande distribution qui s'en sert pour vous attirer dans ses filets...
    Les produits bios plus chers ? Plus chers que quoi ? Comment calcule-t-on le prix des produits ? Parle-t-on simplement de ce que débourse le particulier au moment de son achat ? Va-t-on enfin y ajouter les coûts induits ?
    Ajoutez au prix des produits de l'agriculture intensive le coût de toutes les dépollutions qu'ils nous obligent à faire, des éventuelles maladies qu'ils génèrent, de la destructions des sols, de tous les déséquilibres provoqués par les aides de la PAC et des famines qu'ils provoquent, etc... alors, alors seulement on pourra comparer les prix !
    A vouloir comparer des choses tellement incomparables on en arrive à des théories bien simplistes.
    C'est très "vert pâle" effectivement de croire que l'on peut se contenter d'aller à son hyper quant ce n'est pas au discount s'approvisionner en produits labellisés venant de je ne sais où, pour changer le cours des choses... Effectivement cela coûte cher et ne résoudra rien ! C'est tout le système qu'il faut changer !
    Le bio n'est pas réservé à une classe qui "a les moyens", c'est bien mal connaître la réalité du terrain.
    Mais ce qui est vrai, c'est que c'est réservé à une catégorie qui "s'en donne les moyens" en s'impliquant, en changeant de modede vie, en "résistant" contre cette société de la finance et du toujours plus pour le plus grand profit de quelques-uns.
    Si l'engouement pour le bio n'est pas accompagné d'une prise de conscience de la vanité de ces modes de vie que l'on nous vend comme le "bonheur ultime" et donc d'un changement fondamental des mentalités et donc de la société dite "moderne" que nous subissons, alors cela ne servira pas à grand chose...

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